Examen des mots du «
Goûter... »
Une quantité de noms de plantes ou de boissons et
de termes traduisant l’art de vivre nous sont arrivés de l’arabe à
différentes époques.
* Certains viennent du sanskrit
comme sarkarâ qui est le
sucre,
ou naranga qui a donné
orange ;
* D’autres trouvent leur origine
dans le persan : c’est le cas de lîmûn
qui a donné
limon,
soit une variété de citron nommé
limonade,
ou yâsâmîn, nom de cette
fleur odorante bien connue, le
jasmin,
ou encore tast qui est à
l’origine de
tasse.
* Certains, comme
abricot,
ont fait le tour de la Méditerranée puisqu’il s’agit du latin
preacocum, « précose », appliqué à
une variété de pêche, et qui, par l’intermédiaire du grec, et du
syriaque nous est revenu par l’arabe barqûq.
* Les autres mots sont nés dans la langue arabe
elle-même.
Quant à leur passage de l’arabe au français, les voies les plus diverses ont été suivies :
* le latin médiéval : ainsi
sharab, « boisson », donne
sirop.
De même al-kuhl, qui est
arabe l’oxyde d’antimoine, devient, après de nombreuses
transformations,
alcool et ‘ambar livre
ambre…
* l’espagnol : pensez à
naranj d’où vient
orange et donc orangeade,
sukar, qui a donné
sucre ou
gharâf le mot
caraffe.
* l’anglais qui a fait de
sawad qui est la « soude » »,
soda en latin médiéval, puis le
soda water, nom de la boisson
finalement nommée
soda
tout court.
* le turc enfin qui permet à
qahwa de devenir
café,
à rahat al-hulqûm,
littéralement « repos de la gorge »,
loukoum.
De même halawat,
« douceurs », donne
halva,
et sharba, « boisson », le
délicieux
sorbet.
* d’autres termes proviennent
directement de l’arabe comme
moka
qui traduit la ville d’Arabie
Mukha
d’où était importée une excellente variété de café, ou
candi
qui
s’explique par qand, le
« sucre de canne » en arabe.
Comme vous voyez, beaucoup de ces mots sont devenus
tellement familiers qu’on ne soupçonne plus leur origine…
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