SÉANCES DE LA SELEFA

 

Compte rendu de la Séance du 15 novembre 2004

 

 

Dernière mise à jour le mercredi 06 juin 2007

  

 

 

Choix des transcriptions pour les entrées

dans le Guide des prénoms arabes et musulmans 

 

 

On peut remarquer deux tendances contradictoires dans la transcription des noms arabes dans les familles :

 1. Les familles donnant des noms arabes et musulmans montrent un désir d’acclimater les noms ion des noms par les familles donnant des noms arabes et musulmans. Cela se marque par le choix de prénoms plus neutres, comme Linda,

 2. Un tendance à restituer l’identité arabe et des noms, qui tient à de nombreux facteurs : élévation du niveau culturel des populations concernées, besoin d’authenticité, etc.

 Ces deux tendances ne sont pas contradictoires. Elles peuvent coexister, notamment dans l’abondance des diminutifs dont la coutume vient de notre société : Mous pour Moussa, Abdel pour tous les prénoms commençant par Abdel-, Moh, Moa, Momo pour Mohammed, etc…

 Cette deuxième tendance rencontre celle de la société française est de plus en plus habituée aux noms arabes qu’elle accepte plus facilement qu’autre fois.

 Il a existé dans l’administration française en Algérie une habitude de transcription des noms et des prénoms sur l’état-civil après 1871, qui s’est calqué sur celle des toponymes élaborée dans les années 1860. Ainsi on s’est habituer à transcrire le nom cAbbâs par Abbès ou Abbes (3/2002, max 17/1972) comme dans Sidi-Bel-Abbès. et non par Abbas (7/2000, max 9/1987), Hacène (5/2002, max 57/67) au lieu de Hassan (58/2002, max. 158/1982). Ainsi Kadir (30/2002 max 31/1997) tend à se substituer à Kader (12/2002, max 40/1972).

 * Il n’est pas besoin d’être anglicisant pour prononcer certaines lettres à l’anglaise et non à la française. La familiarité des noms arabes est telle aujourd’hui qu’il n’y a pas besoin d’ »avoir recours à des règles de transcription phonétique élaborées à l’époque de la colonisation de l’Algérie pour transcrire les noms arabes.

  

CONSONNES

 * A ou [-] : La lettre arabe cayn se transcrit souvent par A, au début du mot, exemple : Aïssa, (61/2002, max 64/1966), peut aussi être supprimé, exemple : Issa (93/2002).

 * CH plutôt que SH : traduit le shīn, par exemple Rachid (23/2002, max 289/1981) et Rashida qui serait la forme anglaise (-/-.)

 * D plutôt que DH : traduit le ¼ād, par exemple :

 * D plutôt que Z : traduit le ¿ā’ (Ã), par exemple : Hafid (13/2002, max 63/1981) et Hafed (-/2002, max 12/1985), Hafiz (-/2002, 3/1993), et Hafez (-/2002, 7/1976).

 * DH : traduit le  ¼ā, par exemple :

 * GH : traduit le Èayn, par exmple : Ghania, Ghassan, Ghaïth,

 * H ou [0] : les lettres arabes le Êā’ (Ê) et hā’ (h) sont toutes deux transcrites par le H. Toutefois, quand le H initial disparaît dans les prénoms, nous le rétablirons dans les entrées. Ainsi Akim (152/2002, max 137/1975), sera inscrit à Hakim (110/2002, max 381/1981), Assan (3/2000, max 6/1975) inscrit à Hassan. (4/2002, max 24/1983).

 * J plutôt que DJ : Le prénom féminin Jean n’a pas besoin de s’écrire phonétiquement pour être prononcé [DJINE]. De même Jamila n’a pas besoin d’être écrit phonétiquement Djamila (28 en 2002 mais 292 en 1962) pour être prononcé [DJAMILA], d’autant plus que certaines prononciations, notamment tunisienne et marocaine écrivent Jamila (21/2002, max 187/1982) en prononçant [JAMILA].

 * KH ou K : traduit le Ëa, par exemple : Khalid (31/2002, max 214/1980), Kalid (3/2002, max 23/1981).

 * K pour Q : Kader (12/2002, max 40/1972) et Kadir (30/2002 max 31/1997), Toufik (25/2002, max 87/1884).

 * N ou NE final :

** AN/-ANE : Hassan se lit normalement [ASSANE]. Le E final n’a donc pas besoin de figurer dans l’entrée qui sera Hassan (58/2002, max. 158/1982), et non Hassane (4/2002, max 24/1983).

 

** IN/-INE : De même l’entrée sera Amin (162/2002) et non Amine pourtant plus fréquent (573/2002). Les noms en –IN se transcrivent plus volontiers avec un E final. On préfère ainsi Nordine (56/2002, max 298/1973) à Nordin (0/2002, 4/1999, max 18/1978) et Noureddine (8/2002, max 51/1980) à Noureddin (0), mais Hakim (110/2002, max 381/1981) à Hakime (3/1997, max 13/1982), Amine (562/2002) à Amin (162/2002, max 381/1981).

 * S, SS et ? : On portera S pour le  sin (S) comme pour le  îad (S emphatique) avec redoublement entre deux voyelles, là où la transcription de l’époque coloniale tendait à écrire C/? pour le. îad (S emphatique), par exemple : Hocine (42/2002, max 142/1966), pour Hussein (7/2002, max 15/1991), Lahcène (6/2000, max 28/1967), au lieu de Lahsan -48/2002, max 51/2001).

 * TH plutôt que T : On écrira TH plûtot que T pour le thā (Th), par exemple : Thouraya (3/2000, max 8/1983), Thouriya (4/2000, max 49/1978) ou Thouria (3/1982, max 4/1980), pour Touraya (4/1988, max 6/1979) Touriya (5/1983, max 6/1978) ou Touria (4/2000, max 49/1978), le nom étant détrôné par la forme iranienne Soraya (162/2002, max 271/1977)

* W ou OU : William se lit normalement [OUILIAME]. L’entrée pour Wafa sera donc W (26/2002, max. 59/1986), même si certains écrivent le nom ouafa (3/2002, max 31/1984).

  

VOYELLES

 

voyelles courtes

 * A court > E ou [-] 

 * I court > E ou [-] : Malik (216/2002, max 314/1964) et Malek (39/2002, max 40/2001), Fatima (221/2002, max 716/1983) et Fatema (4/2001, max 7/2000), Fatma (100/2002, max 165/1983), mais Adil (111/2002, max 145/1980) sur Adel (225/2002, max 365/1999). : Bechir (9/2002, max 33/1981), Adil (111/2002, max 145/1980) sur Adel (225/2002, max 365/1999),

 * U court > O : Suheil (5/2001, max 5/1991) et Soheil (12/2002)

 

voyelles longues

 * I long > E : Fadila (17/2002, max 51/1964) et

 * A long > È ou E : Amal (56/2002, max 128/1983) le cède à Amel (372/2002), Kamal (8/2001, max 131/1981) et AKmel (80/2001, max 490/1981), mais Jamal (20/2001, max 168/1982) tend à s’installer par rapport à Jamel (18/2001, max 169/1982). Ici, la transcription par E est problématique car elle correspond à la transcription du mot arabe jamal, « chameau » alors qu’il s’agit de jamâl, « beauté »…

 * U long > O :

 

NOMS COMPOSÉS

 

La transcription des noms composés de type cAbd al-RaÊmÊān posent des problèmes redoutables. On trouve ainsi pour ce nom répandu rien moins que 20 formes différentes dans l’état-civil français.

 * Premier point : ce mot est composé en arabe de deux mots cAbd qui signifie « Celui qui sert, le Serviteur » et al-RaÊmān, « le Tout miséricorde » précédé de l’article al-. Il est donc absurde de couper le mot en joignant l’article au premier terme, comme cela est fait dans Abdel-Rahman (4/2001) et il est correct d’écrire Abd el-Rahman.

 * Second point : La transcription de l’article dépend de la prononciation dans les différentes régions : el- au Maghreb, el-, al- et oul- ou ul- au Moyen-Orient, oul- ou –ul- dans l’aire indo-asiatique. La forme la plus usuelle pour les populations d’origine maghrébine est el-. Nous préfèrerons donc Abd el-Rahman à Abd ul-Rahman.

 

* Troisième point : On peut transcrire le mot composé en reconstituant ses élément, comme cela a été fait précédemment en écrivant Abd el-Rahman.ou en les agglomérant, ce qui donne Abdelrahman (14/2002) ou Abderrahman (9/2002, max 14/1983). Cela correspond à la pratique courante dans les prénoms d’autres origines, grecque ou germanique.

 

* Quatrième point : L’article arabe al-  se prononce [al-] comme dans al-Qamar, « la Lune » devant les lettres A,B,F,G,GH,I,K,L,M,W,Y, dites cela « lunaires ». En revanche, les lettres solaires, soit D, Dh, N, R,S,Sh, T, TH, entraînent le redoublement de la consonne, comme dans ash-Shamas, « le Soleil ». Pour cette raison, Abd el-Rahman se prononcera Abd er-Rahman. Il semble. La forme solaire nous paraît plus acceptable dans formes agglomérées, ainsi ou Abderrahman (9/2002, max 14/1983).

 

En combinant nos choix sur ces quatre points, nous indiquerons ce nom à l’entrée, Abderrahman. Nous aurons de même Abdallah, Abdelkader, Abderrazzak,

Le second pas de notre démarche consiste à commencer à proposer des termes emblématiques, en utilisant le présent document, dûment complété et amélioré, comme pierre de touche. Sur ce point aussi, toutes les suggestions sont les bienvenues.

 

 

 

 

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