FICHE DÉCOUVERTE

 

Noms doiseaux arabes et orientaux

 

 

Mise à jour le mercredi 21 janvier 2009

 

AU SOMMAIRE DE CETTE PAGE

Oiseaux communs aux noms arabes

Oiseaux fabuleux dOrient

Oiseaux arabes dans limaginaire céleste

 

 

 

 

Albatros

 

 

OISEAUX COMMUNS AUX NOMS ARABES

 

Alcatraz : nom donné  au XVIe siècle par les voyageurs portugais et espagnols à plusieurs sortes doiseaux ressemblant à des « pélicans ». Cest larabe الغطاس  al-ghattâs qui est une sorte d’« aigle de mer ».

Albatros : grand palmipède marin des mers australes dont le nom a suivi un parcours détourné pour arriver chez nous au XVIIIe siècle en partant de la langue arabe. Nous avons au départ larabe الغطاس  al-ghattâs, (voir ci-dessus). Le mot, influencé au XVIe siècle à lintérieur de la langue anglaise par le latin albus, « blanc », devient albatross qui passe ensuite en français dans la forme que nous connaissons.

Bulbul : nom de plusieurs espèces doiseaux communs en Afrique et en Asie qui vient de larabe بلبل bulbul utilisé notamment pour le « rossignol ».

Bulbul orphée. 

 

Sacre :  oiseau de proie qui peut être dressé pour la chasse. Son nom na rien à voir avec le mot « sacre » ou « sacré ». Il a été introduit au XIIIe siècle par le canal du traité de fauconnerie écrit par Frédéric de Hohenstaufen, roi de Palerme et souverain du Saint-Empire, sur le modèle des traités arabes dont il était un admirateur et un lecteur. Le mot vient de larabe صقر saqr, qui est le terme utilisé pour « épervier ». Le faucon sacre a été baptisé au siècle dernier du nom savant de faucon cherrug, a du mot hindi désignant la femelle du faucon.

Milan sacré :  nom commun du Haliastus indus dont le nom dérive du précédent.

Sacre 

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OISEAUX FABULEUX D’ORIENT

 

Anka : le عنقاء  canqâ est chez les Arabes un oiseau fabuleux de grandeur prodigieuse et au long cou blanc. Ce caractère physique est lié au fait que le mot est le féminin de larabe أعنق  acnaq qui sapplique à un être « qui a le cou long », mais se dit aussi d’un animal « qui a le cou blanc ». Le terme  عنقاء  canqâ est celui par lequel on traduit Phénix en langue arabe. Mais il peut être selon les cas assimilé au Griffon transmis de lAntiquité proche-orientale ou au Simorgh persan (voir plus bas ces animaux). « Quant au Chat-Elbrouz, qui sélève aux confins du Daghestan, écrit Alexandre Dumas, sa cime sert de perchoir à loiseau anka, près duquel laigle est oiseau-mouche et le condor un colibri ». (Voir plus bas, létoile nommée Ankaa)

 

Anzu est le nom babylonien dun aigle gigantesque à tête de lion. Oiseau-tempête serviteur dEnlil,  le roi des dieux, devenu ivre de puissance, il lui déroba les tables du destin permettant de maîtriser de la destinée de tout être. 

IM.DUGUD, 2500 av. J.-C.

 IM.DUGUD, som nom sumérien,  est formé de IM, « Vent, Tempête », + DUGUD, « Lourd, Dur, Important ».On pensait que les ailes énormes produisaient les vents et quil pouvait déchaîner la foudre. Cest  Ninurta, le dieu de la Guerre, qui laffrontera, lui brisa les ailes  et, probablement, le tuera. 

 

Griffon : chimère à tête, buste et ailes daigle, et à train arrière de lion. Connu à Élam, en Perse, à la fin  IVe millénaire et peu après en Égypte, il fut généralement associé au pouvoir divin. Appelé gryps, terme dorigine extrêmement discutée, pour lequel on a cherché des explications les plus diverses, notamment lakkadien karâbu, qui sappliquerait à un animal fabuleux semblable. Les Arabes le nomment فتخاء  fatkhâ’ qui tout aussi bien à un oiseau « qui na pas de vigueur dans les ailes » quà un lion « qui a de larges pattes », et les Iraniens شیردال  chîrdâl, littéralement « le Lion-aigle ».

Griffon, Saqqara, Égypte.

 

Phénix : Oiseau fabuleux, doué d’une extraordinaire longévité, qui avait le pouvoir de renaître de ses cendres après s’être consumé sur un bûcher, symbole de résurgence cyclique, de résurrection. C’est le grec phoinix, qui est le même mot que celui par lequel on désignait également la « pourpre » et un « Phénicien ». Il est tentant d’établir un lien entre tous ces termes. Les Phéniciens se disaient eux-mêmes Kəna‘ănî (= Cananéens), terme signifiant probablement « fabriquant / marchand de pourpre ». Le nom de l’oiseau peut tenir à sa couleur pourpre ou à un rapport avec la Phénicie ou les deux à la fois. Si Hérodote et Plutarque le disent originaire d’Éthiopie et s’il est associé à la ville d’Héliopolis, il se peut qu’il s’agisse non de la ville d’Egypte mais Héliopolis de Syrie, aujourd’hui Baalbek.

 

 

Roc : Loiseau roc ou rokh est larabe رخّ rukkh que lon trouve dans les Mille et une nuits, notamment dans « Sindbad le marin ». Oiseau gigantesque, il est capable de soulever des éléphants.

Le voyageur marocain Ibn Battuta dit lavoir vu et Marco Polo en parle. Ainsi fut-il popularisé dans le Monde arabe comme en Europe.  

Il est connu comme animal mystérieux dAsie et ses qualités se confondent plus en moins en Perse avec celles du Simorgh (voir plus loin).

 

 

 Simorgh : le سيمرغ Sîmorgh en persan moderne, Sênmurw en pahlavi (moyen perse), est aussi connu sous le nom  de Sîna-Mrû. De grande taille, puisquil pouvait transporter un chameau ou un éléphant, ce qui le rapproche du Roc, il est réputé très agressif envers les serpents. Dans un récit antique, il est dit quil vit 1700 ans avant de plonger de lui-même dans les flammes, et dans d'autres récits plus tardifs, il est dit quil est immortel, ce qui le rapproche du Phénix.

 

Lénumération de tous ces animaux fabuleux montre que leurs caractères se mêlent souvent et que lon passe assez aisément de lun à lautre dans le temps et lespace.

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OISEAUX ARABES DANS LIMAGINAIRE CÉLESTE

 

Aigle
* Véga, ar. النسر الواقع [al-Nasr] al-Wâqic, « l’Aigle tombant » (α Lyr).
* Aladfar, ar.الأظفار al-Aẓfar, « les Serres [de l’Aigle] » (η Lyr).
* Altaïr, ar. النسر الطائر [al-Nasr] al-Tâ’ir, « l’Aigle volant »  (α Aql).
* Deneb El Okab, ar.  ذنب العقاب Dhanab [al-cUqâb], « la Queue de l’Aigle »  (ζε Aql).
* Albireo, al- + ar. أورنيس Ûrnîs, transcription arabe du grec Ornis « l’Oiseau »  (β Cyg).

 

Véga daprès Peter Apian, Instrumenten Buch, 1533. 

 

Autruches

* Alsadira, ar. النعائم الصادرة [Al-Nacâim] al-Sâdira, « [les Autruches ] qui reviennent [de boire] », (groupe φστζ Sgr).
* Rabah El Waridah, ar. رابع الواردة Râbic al-Wârida, « la Quatrième [Autruche] qui descend [boire] », (η Sgr).

* Al Thalimain, ar. الظلمان al-Ẓalîmân, « les Deux Autruches mâles »  (ζε Aql).

* Tholiman, ar. الظلمان al-Ẓulmân, « les Autruches mâles »  (α Cen).
* Zibal, ar. الرئال al-Ri’âl, « les Autruchons » (ζ Eri).
* Azha, ar. أدحي النعام Âdhî l-Nacâm, « le Nid d’Autruche »  (η Eri).
* Dalim, ar. الظليم al-Ẓalîm, « l’Autruche mâle »  (α Fur).
* Dhalim, ar. الظليم al-Ẓalîm, « l’Autruche mâle »  (θ Eri).
* Beid, ar. البيض al-Baydh, « les Œufs »  (ο1 Eri).
* Keid, ar. القيض al-Qaydh, « les Coquilles d’œufs »  (ο2 Eri).
* Nibal, ar. النهال al-Nihâl, « les Bêtes [les Autruches ] qui ont étanché leur soif » (β Lep).
© R.L. La constellation arabe d’Al-Nacâim, « les Autruches ».

 

Poule (Cygne)
* Albireo, al- + ar. أورنيس Ûrnîs, transcription arabe du grec Ornis « l’Oiseau »  (β Cyg).

* Deneb, ar. ذنب الدجاجة Dhanab [al-Dajâja], « la Queue [de la Poule] », nom arabe du Cygne (α Cyg).

* Gienah, ar. جناح الدجاجة Janâh [al-Dajâja], « lAile [de la Poule] », nom arabe du Cygne (ε Cyg).

* Poussinière, adaptation de lar. دجاجة السماء وبناتها Dajâja(t) al-samâ wa-banâtuha, « la Poule céleste et ses filles », un des noms arabes des Pléiades (M 45).

* Ruchba, ar. ركبة الدجاجة Rukba [al-Dajâja], « le Genou [de la Poule] », nom arabe du Cygne (ω Cyg).

* Sadir, ar. صدر الدجاجة Sadr [al-Dajâja], « la Poitrine [de la Poule] », nom arabe du Cygne (γ Cyg).

Cygnus et Lyra chez Samuel Leigh, Uranias Mirror, 1825. 

 
Corbeau

* Algorab, ar. جناح الغراب [Janâh] al-Ghorâb, « [lAile du] Corbeau » (γ Crv,  et δ Crv).

* Gienah, ar. جناح الغراب Janâh [al-Ghorâb], « lAile [du Corbeau] » (γ Crv, p. 233).

* Minkar, ar. منقار الغراب Minqâr [al-Ghorâb], « le Bec [du Corbeau] » (α Crv, et ε Crv).

 

Colombe, Grue et Phénix

(retour de la traduction arabe du nom de constellations référencées par Johannes Bayer, 1602)
* Al Dhanab, ar.  الذنب al-Dhanab, « la Queue [de la Grue] » (α Crv).
* Ankaa, ar. عنقاء canqâ, « phénix » (α Phe).
* Phact, ar. فاجتة fâkhita, « colombe »   (α Col).

 

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