FICHE DÉCOUVERTE
L’univers
du cheval avec des mots d’Orient
Mise à jour le
mardi 20 janvier 2009
LE
PUR-SANG
ARABE ET LE BARBE
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Arabe :
le mot est utilisé
comme ellipse de pur-sang arabe, race particulièrement prisée
originaire d’Arabie. Créé au terme d’un
long travail de sélection opérée chez les Perses sous l’Empire
sassanide puis les Arabes, le pur-sang arabe fut utilisé dès le
Moyen-Âge, notamment par les Templiers sous le nom de turcoman,
en arabe تركمان turkmân,
appellation qu’utilisait encore
Napoléon Ier. Le nom de pur-sang arabe, qui s’est
répandu au cours du XIXe siècle, est naturellement l’arabe
عربي carabî,
« arabe ».
Pur-sang arabe |
Anglo-arabe :
race chevaline créée au Béarn à l’époque
napoléonienne pour les besoins de la guerre d’Espagne.
Aussi l’Anglo-arabe
est-il encore appelé Tarbais. On est parti du Navarrin amélioré par
croisement avec le pur-sang anglais et le pur-sang arabe. |
Barbe :
race très ancienne d’Afrique
du Nord comme l'indique son nom
qui signifie
« berbère ». C’est le cheval numide
qu’utilisait Hannibal quand, venu de Carthage, il traversa l’Espagne
et la Gaule, franchit les Alpes et menaça Rome.
Arabe-barbe
:
tous les croisements
furent envisagés au
cours dessiècles entre
le barbe l’arabe
en Afrique du Nord. C’est ainsi
que l'on se demande toujours aujourd’hui
si le cheval d’Abdelkader était
un arabe ou un arabe-barbe.
Cheval barbe |
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Andalou :
cheval de race ayant
depuis le Moyen-Âge concurrencé le
cheval
arabe, on ne sait s’il
est issu de lui ou du barbe. En tout état de cause son nom vient du mot dérivant de l’arabe
الأندلس Al-Andalus, nom arabe
de l’Espagne dont l'origine est très
discutée.
Genet :
petit cheval d’Espagne,
bien proportionné et très résistant, issu du
croisement
d’Arabes,
de Barbes et d’Andalous.
Le mot, emprunté, au XIVe siècle, à l’espagnol
ginete, de l’arabe
زناتة
zanâtî, dérivé du nom d’une
confédération berbère, les
زناتة
Zanâta,
célèbre pour sa cavalerie légère.
Genète :
nom donné
à un
cavalier chevauchant avec des étriers
courts, dans
l’expression
monter à la genète, attestée
au XIVe siècle, à l’espagnol
ginete, de l’arabe
زناتة
zanâtî, dérivé du nom de la tribu des
زناتة
Zanâta.
Andalou. |
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*
Alcor,
ar. الجون
al-Jawn, « le Cheval noir » (g UMa, p.
144), à moins qu’il ne s’agisse
d’un « Taureau », ainsi qu’Alioth,
qui est une transformation du nom précédent (ε
UMa, p. 143).
*
Alpheratz « le Cheval » (α
Peg, p. 192),
qui est de plus
sous-entendu dans les appellations suivantes :
Markab « l’Épaule » (α
Peg, p. 190),
Algénib « le Flanc » (γ
Peg, p. 190),
Enif
ou « le Nez [du Cheval] » (α
Peg, p. 190) encore nommé Fam-el-faras « la Bouche du Cheval ».
*
Kitalphar,
ar. قطع الفرس
qitac al-Faras,
« la
Section du
Cheval » (α
Equ, p. 189).
Pegasus
chez Samuel Leigh,
Urania’s Mirror, 1825 |
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Alezan :
cheval dont la
robe et les crins sont de couleur fauve tirant sur le roux.
Introduit comme nom de couleur
chez
Rabelais,au
XVIe siècle par conséquent, le mot est l’arabe
أصهب
aîhab
utilisé pour un cheval ou un chameau de couleur fauve et rousse.
Arzel :
se dit d’un
cheval aux membres postérieurs et au chanfrein blancs.
Emprunté
au XVIIe siècle à l’espagnol
argel,
il s’agit
de
l’arabe
أرجل
arjal, «
cheval marqué d’un
tâche blanches sur les pattes de derrière
».
Zain :
se dit d’un
cheval dont la robe, unie et uniforme, ne présente aucune tâche de blanc.
Emprunté à la fin du
XVIe
siècle
à l’italien
zaino, qui est lui-même de l’espagnol zaino, c’est
l’arabe
زين
zayn, « beau
».
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Fantasia :
Le terme désigne
plusieurs formes de manifestations
équestres
connues au Maghreb
et qui remontent probablement à l’Antiquité.
Le terme a été popularisé par le célèbre
tableau de Delacroix peint après son voyage au Maroc et
en Algérie en 1832.
Parade équestre brillante
et prestigieuse, la fantasia doit beaucoup au
cheval d’Afrique du
Nord, le Barbe et l’Arabo-barbe.
Eugène Delacroix, Fantasia,
Exposition de 1842. |
Le mot vient de l’arabe
ﻓﻨﻃﺎﺯﻳﺔ
fantâziyya qui, contrairement aux apparences et une opinion
largement répondue, ne vient pas de l’italien
ou de l’espagnol fantasía,
eux-mêmes du grec phantasia. Le terme maghrébin vient aussi du
grec, naturellement, mais par un autre chemin : il y a d’abord
le syriaque phantasiyâ qui signifie
« procession, parade solennelle », qui passe dans l’arabe du
Moyen-Orient avec le même sens, et se communique ensuite au Maghreb où
il se spécialise avec le sens de
« parade équestre
». |
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