On s’émerveille facilement devant le grâce
des zelliges maghrébines et des azulejos ibériques. On sait moins que c’est
par Al-Andalus que nous est venu l’art moderne de la faïence, tout comme
comme c’est de Chine que nous est venu celui de la porcelaine.
Zellige place El-Hedine, Meknès, Maroc |
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La céramique vernissée ou
glacée, déjà diffusée dans l’Antiquité à partir de la
Mésopotamie puis de l’Égypte, mais disparue en Europe vers
le Ve siècle de notre ère, continua à être
utilisée dans les Empires byzantin et islamique. Les
Arabes l’acclimatèrent en Al-Andalus au Moyen-Âge dans deux
directions : la poterie et les carreaux de sol et de mur.
C’est sous le nom de
maiolica que la céramique vernissée est connue en
Italie, faisant mention aux potiers de Majorque. Très tôt, à
la Renaissance, la meilleure qualité de majoliques
fut obtenue à Faenza, près de Ravennes, d’où leur nom de
faïences. Et c’est par des artisans italiens que l'art
de la faïence se diffuse dans toute l’Europe, notamment en
France et en Hollande, à Delft vau milieu du XVIIe
siècle.
Majolique italienne, XVIIIe siècle
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Par un de ces retours de
flamme dont l’histoire est coutumière, les maîtres algérois,
réputés avoir perpétué le savoir faire des maîtres andalous,
firent appel au XVIIIe siècle aux carreaux de
faïence d’Italie et de Delft pour décorer les palais et
maisons de la ville... |
Le parcours des choses se
traduit dans celui des mots :
* La brique cuite, vernissée
ou non, se dit en
agurru
en akkadien, langue parlée en Mésopotamie dès la fin du
IIIe millénaire avant notre ère.
* Le mot passe chez
les Arabes sous la forme âjûr.
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Or, l’andalou l-ajûra
est devenu rajola en catalan et en occitan
languedocien...
rajola
catalane |
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Chez les Arabes, les carreaux glaçés ont pris le nom de
de zullayj, qui
signifie primitivement « [sol] glissant »
* C’est l’arabe zullayj qui à donné
l’espagnol et le portugais azulejo et
le français zellige.
azulejo, Fonte de Mata Alva,
Portugal
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