FICHE DÉCOUVERTE

 

Instruments de musique venus d’Andalousie

 

Dernière  mise à jour le jeudi 15 janvier 2009

 

 

 

AU SOMMAIRE DE LA PAGE

 

luth

guitarre

rébec

tambour

 

 

 

Duo de musiciens, l’un musulman, l’autre chrétien, à la guitare mauresque,

Cantiguas de Santa Maria, Tolède, vers 1260.

 

 

 

Du cûd arabe au luth

 

 

Le mot luth vient de l’arabe a pour al-cud qui le nom même de l’instrument. Le mot عود cud signifie à l’origine tout simplement « bois, bâton ».

L’instrument d’origine probablement mésopotamienne ou perse, est rapidement devenu familier dans le Monde arabe. Adopté par l’Andalousie, le luth européen se différentie légèrement du luth arabe, toujours utilisé au Maghreb et au Moyen-Orient, à la Renaissance.

 

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De la qitâra arabe à la guitare

 

 

Image de gauche : vièle et guiterne.

Image de droite, groupe de gauche : vièle et guitare mauresque.

Image de droite, groupe de droite : citoles.

Cantiguas de Santa Maria, Tolède, vers 1260. 

 

Les mots guitare et guiterne sont tous deux des emprunts à l’espagnol guitarra, qui est l’arabe قتارة qitâra. Ce dernier vient, par le syriaque qitâra, du grec kithara, lui-même d’origine orientale[*]. Quant au mot citole, il est un emprunt à l’occitan citola, lui-même formé sur le latin cithara qui vient aussi du grec kithara.

L’instrument arabe, propre du عود cud, a donné, une fois adopté en Andalousie, toute une gamme d’instruments de musiques, dont la guiterne.  Ziryab, émigré de Bagdad qui fonda au IXe siècle une école musicale à Cordoue, est réputé avoir ajouté une cinquième corde au cud classique oriental qui avait 4 cordes doubles.

Il est difficile de savoir ce quétait la  قتارة qitâra arabe, si elle était dérivée du عود cud oriental ou bien sil sagissait dun perfectionnement du ڨمبري   goumbri, instrument maghrébin à 3 cordes pincées.

On distinguait en Espagne la guitarra moresca dont la forme ovale était proche de l’instrument originel et la guitarra latina au corps à double galbe, qui pourrait dériver de la citole, type développé en Occitanie.


 

[*] Signalons que le sanskrit citra désigne un instrument à corde. Mais il n'y a aucun rapport entre ce mot et le setâr persan, contemporain de l’irruption de l’Islam ou  le sîtâr indien, venu de Perse avec la période moghole, tous deux dérivés du tambûr et  dont le nom semble être le persan se târ, littéralement « trois cordes ».

 

 

 

guitare classique

guiterne

citole

vihuela

mandoline

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Du rebâb arabe au rebec

 

 

joueurs de luth et de rebec

rebab andalou

rebec

vièle à archer

violon

 

Le mot rebec, anciennement rebèbe, est l’arabe رباب rebâb qui est le nom d’un instrument à cordes frottées d’origine probablement persane. Très tôt passé en Andalousie, il est un des instruments prisé des troubadours à côté du luth ou des formes anciennes de guitare.

Le rebec est probablement à l’origine de la viele et de la viole[*] de gambe et leur développement qui a donné la famille des violons dans l’Italie de le Renaissance.


 

[*] Les termes français vièle et viole, l’italien viola, l’espagnol vihuela et l’allemand Fidel sont tous issus de l’occitan viola, qui est probablement une onomatopée traduisant le son de l’archer sur la corde. Le nom est porté selon les lieux et les époques aussi bien par des instruments à cordes pincées que des instruments à cordes frottées.

En revanche, les termes dérivés du latin cithara comme cithare, citole ou cistre désignent des instruments à cordes pincées, qu'il soient de la famille des luths, des guitares ou des lyres et cithares.

 

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 Du tabl au tambour

 

exemples de tabl

tambours et tambourins européens

bendir magrébin & daff oriental

 tambours de basque ou tambourins à cymbalettes

 

 

 

Les mots tambour, timbre et timbable sont tous dérivés de l’arabe طبل tabl, « tambour ».

Le mot tambour est dans la Chanson de Roland où l’on peut lire :

 

 

 

Marsile mandet dEspaigne les baruns,

Cuntes, vezcuntes e dux et almaçurs,

Les amirafles e les  fils as cunturs.

Quatre cenz milie en ajustet en trei jurz.

En Sarraguce fait suner ses taburs.

Mahummet lièvent en la plus halte tur ;

Ni ad paien ne l prit e laürt.  

 

Et voici que Marsile made ses barons dEspagne,

Comtes, vicomtes, duc et aumaçours,

Avec les émirs et les fils de ses comtes.

Il en réunit quatre cent mille en trois jours.

Et fait sonner les tambours dans toute la ville de Saragosse.

Sur le sommet de la plus haute tour, on élève la statue de Mahomet ;

Pas de païen qui ne le prie et ladore.  

 

 

Les tambours sont donc au départ des tambours de guerre.  Comme l’explique l’historien Ibn Khaldoun, « dans les guerres des Arabes, en avant des colonnes, on jouait de la musique et on récitait des poèmes. Les chants excitent l’âme des héros : c’est ainsi qu’ils se lancent sur le champ de bataille et se précipitent au-devant de l’ennemi ».

C’est cette coutume qui a été adoptée par les armées européennes durant le Moyen-Âge. Les annonces publiques se firent au son du tambour et les fantassins se mirent à marcher au combat, tambours et fifres en tête.

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