Du cûd arabe au luth
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Le mot luth vient de l’arabe a pour al-cud
qui le nom même de l’instrument. Le mot عود cud signifie à
l’origine tout simplement « bois, bâton ».
L’instrument d’origine probablement mésopotamienne ou perse, est rapidement
devenu familier dans le Monde arabe. Adopté par l’Andalousie, le luth
européen se différentie légèrement du luth arabe, toujours utilisé au
Maghreb et au Moyen-Orient, à la Renaissance.
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De la
qitâra arabe à la guitare
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Image de gauche :
vièle et
guiterne.
Image de droite,
groupe de gauche : vièle et
guitare mauresque.
Image de droite,
groupe de droite
:
citoles.
Cantiguas de Santa
Maria, Tolède, vers 1260.
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Les mots guitare et
guiterne sont tous deux des emprunts à l’espagnol guitarra, qui
est l’arabe قتارة qitâra. Ce dernier vient, par le syriaque
qitâra,
du grec kithara, lui-même d’origine orientale[*].
Quant au mot citole, il est un emprunt à l’occitan citola,
lui-même formé sur le latin cithara qui vient aussi du grec
kithara.
L’instrument arabe, propre du
عود cud,
a donné, une fois adopté en Andalousie, toute une gamme d’instruments de
musiques, dont la guiterne.
Ziryab, émigré de Bagdad
qui fonda au IXe siècle une école musicale à Cordoue, est réputé
avoir ajouté une cinquième corde au cud classique
oriental qui avait 4 cordes doubles.
Il est difficile de savoir ce
qu’était la قتارة qitâra arabe, si elle
était dérivée du
عود
cud oriental
ou bien s’il s’agissait
d’un perfectionnement du
ڨمبري goumbri,
instrument maghrébin à 3 cordes pincées.
On distinguait en Espagne la
guitarra moresca dont la forme ovale était proche de l’instrument
originel et la guitarra latina au corps à double galbe, qui pourrait
dériver de la citole, type développé en Occitanie.
[*]
Signalons que le sanskrit citra désigne un instrument à
corde. Mais il n'y a aucun rapport entre ce mot et le setâr
persan, contemporain de l’irruption de l’Islam ou le sîtâr
indien, venu de Perse avec la période moghole, tous deux dérivés du
tambûr et dont le nom semble être le persan se târ,
littéralement « trois cordes ».
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guitare classique
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guiterne
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citole
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vihuela
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mandoline
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Du
rebâb arabe au rebec
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joueurs de luth et de rebec
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rebab andalou
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rebec
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vièle à archer
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violon
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Le mot rebec, anciennement rebèbe, est l’arabe
رباب
rebâb
qui est le nom d’un instrument à cordes frottées d’origine probablement
persane. Très tôt passé en Andalousie, il est un des instruments prisé des
troubadours à côté du luth ou des formes anciennes de guitare.
Le rebec est probablement à l’origine de la viele
et de la viole
de gambe et leur développement qui a donné la famille des violons
dans l’Italie de le Renaissance.
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Du
tabl au
tambour
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exemples de tabl |
tambours et tambourins européens |
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bendir magrébin & daff oriental |
tambours de
basque ou tambourins à cymbalettes |
Les mots tambour, timbre et timbable sont
tous dérivés de l’arabe
طبل tabl, « tambour ».
Le mot tambour est dans la Chanson de Roland où
l’on peut lire :
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Marsile mandet d’Espaigne
les baruns,
Cuntes, vezcuntes e
dux et almaçurs,
Les amirafles e les
fils as cunturs.
Quatre cenz milie en
ajustet en trei jurz.
En Sarraguce fait
suner ses taburs.
Mahummet lièvent en
la plus halte tur ;
N’i
ad paien ne l’ prit e l’aürt.
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Et voici que Marsile
made ses barons d’Espagne,
Comtes, vicomtes, duc
et aumaçours,
Avec les émirs et les
fils de ses comtes.
Il en réunit quatre
cent mille en trois jours.
Et fait sonner les
tambours dans toute la ville de Saragosse.
Sur le sommet de la
plus haute tour, on élève la statue de Mahomet ;
Pas de païen qui ne
le prie et l’adore.
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Les tambours sont donc au départ des tambours de
guerre. Comme l’explique l’historien Ibn Khaldoun, « dans les
guerres des Arabes, en avant des colonnes, on jouait de la musique et on
récitait des poèmes. Les chants excitent l’âme des héros : c’est ainsi
qu’ils se lancent sur le champ de bataille et se précipitent au-devant de
l’ennemi ».
C’est cette coutume
qui a été adoptée par les armées européennes durant le Moyen-Âge. Les
annonces publiques se firent au son du tambour et les fantassins se mirent à
marcher au combat, tambours et fifres en tête.
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