MATÉRIAUX DE RECHERCHE

 

 

Les mots syriaques d’après Arthur Jeffery

 

  Dernière mise à jour le 24/01/2009

 AU SOMMAIRE DE CETTE PAGE :

 
* Présentation d’Arthur Jeffery.

* Présentation de l’ouvrage sur les mots étrangers dans le Coran

* Sélection de termes arabes

* Commentaires

 

Fiche établie par Roland Laffitte, Paris, le 23/01/2009.

 

 

Manuscrit syriaque 577, Mont Sinaï

 

PRÉSENTATION D’ARTHUR JEFFERY

 

 

 

Arthur Jeffery naquit à Melbourne en 1892 et mourut à South Milford, en Nouvelle Écosse, Canada).

Il fut professeur de Langues sémitiques tout d’abord à la School of Oriental Studies du Caire, puis à partir de 1938 jusqu'à ses derniers jours à l'université de Colombia et à l’Union Theological Seminary de New York.

Il est l’auteur de travaux remarqués sur le Coran :

* Materials for the history of the text of the Qur’an : the old codices :

voir :  http://www.answering-islam.org/Books/Jeffery/Materials/index.htm

* The Foreign Vocabulary of the Qur’an

voir : /http://www.answering-islam.org/Books/Jeffery/Vocabulary/index.htm

 

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ARTHUR JEFFERY ET LES MOTS ÉTRANGERS DANS LE CORAN

 

 

 

Arthur Jeffery traite de l’étymologie de 318 mots du Coran qu’il considère comme étrangers à la langue arabe. Ces mots peuvent être d’origine persane, éthiopienne, ou ouest-sémitique, qu’ils proviennent de la tradition juive ou chrétienne.

Pour ce qui concerne les termes syriaques, Jeffery s’appuie sur diverses sources, parmi lesquelles :

* Fraenkel, Sigmund, Die aramäische Fremdenwörter im Arabischen, Leiden, 1878, réed. Hildesheim : Georg Olms, 1962, qui reste une source incontournable, et  De Vocabulis in antiquis Arabum carminibus et in Corano peregrinis, Leiden, 1880.

* Dvořák, Rudolf :  Über die Fremdwörter im Koran, Wien : C. Gerold’s Sohn, 1885.

* MINGANA, Alphonse, « Syriac influence on the style of the Kur’an », John Rylands Library Bulletin, vol. XI, Manchester, 1927, 77-98  :

voir http://www.answering-islam.org/Books/Mingana/Influence/

Si nous reprenons la classification faite par Mingana dans l’article suscité, nous laisserons de côté les noms propres hérités de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui sont parfaitement établis et ne nécessitent aucun travail nouveau. Reste deux chapitres :

1. Les mots du lexique religieux (Religious terms), et

2. Les mots du lexique comme (Common terms)

Nous retiendrons en priorité les termes parvenus dans les langues européennes, laissant les autres à des équipes plus spécifiquement dédiées à la lexicographie arabe.

 

 

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SÉLECTION DE TERMES DU CORAN

 

 

Il s’agit de termes portant la marque de l’araméen

et parvenus dans les langues européennes

 

MOTS DU LEXIQUE RELIGIEUX

MOTS DU LEXIQUE COMMUN

aslama / salām

al-Acrāf

Allāh

umma

āmana

aya

bāraka

tafsir

jizya

ḥūr

dīn

al-Raḥmān

zabāniyya

zakat

šuhadā’

Šayṭān

Šic

ṣūra

cid

Qur’ān

kursiyy

nabiyy

naṣārā

 

 

 

 

 

 

bāb

burj

biya

tābūt

tannūr

ḥikma

ḫubz

dirham

dinār

rumman

al-Rūm

zawj

zayt

sulṭān

al-Šicra

fulk

fīl

qaṣr

qalam

qamīṣ

qintār

kāfūr

madīna

miskīn

milla

manna

 

 

NB : En grisé les mots qui pour Jeffery ne sont pas d’origine sémitique.

 

 

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COMMENTAIRE

 

 

Plusieurs remarques s'imposent sur le travail d’Arthur Jeffery, sachant qu’il naturel que certaines conclusions soient aujourd’hui dépassées en raison de données nouvelles comme en raison de points de vue nouveaux chez les spécialistes des langues sémitiques :

* Le sud arabique nous fourni aujourd’hui des réponses nouvelles, voire des questionnement nouveaux. C'est le cas de fulk et de qalam figurant dans la liste ci-dessous, mais aussi de mirḥab et de minbar, qui ne sont pas abordés par Jeffery.

* L’étude de Jeffery appelle à une discrimination plus grande entre termes arabes appartenant au sémitique commun et ceux qui sont empruntés à l’hébreu, à l’araméen ou aux dialectes judéo-araméens, syriaque, mandéen, etc.

Il est clair que des termes institutionnels, même s’ils sont pris au fond commun sémitique, peuvent être des emprunts sémantiques d’une langue à l’autre quand il s’agit notamment du domaine religieux. Cela semble être le cas du mot kursiyy  qui vient de l’akkadien kussū par el canal de l’araméen, cf. le syriaque kursiyyā/kūrsiyya. Mais il semble difficile d’admettre qu’un mot comme bāb qui ne présent aucun sens spécialisé original, ou comme salām, présent dans toutes les langues sémitiques avec des acceptions semblables, puissent être considérés comme des emprunts.

En tout état de cause, les termes litigieux doivent être doivent être considérés un par un et soumis à une analyse morpho-phonologique ainsi qu’à une étude historique et contextuelle circonstanciée.

 

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